Pêche de la truite en haute montagne

Jour 1 et 2:
Comme prévu, mon « trip pêche à la mouche » en Savoie a commencé. Maiiiiis… c’est bien compliqué !
Après avoir reporté d’une journée le départ en raison des pluies abondantes qui ont arrosé le département durant la nuit de mercredi à jeudi (faisant passer celui-ci en vigilance crues !), c’est finalement jeudi en fin de journée que je quitte le chalet, direction Valmeinier. Je passerai une nuit sur place, avant d’attaquer le lendemain la rando de 2 heures, menant dans la vallée de la Neuvache. 
Contrairement à l’année passée, j’ai décidé de passer cette fois une nuit en refuge, afin de ne pas perdre près de 4 heures en rando sur la journée. J’ai de gros doutes en montant jusqu’au Refuge de Terre Rouge, ne sachant pas dans quel état se trouvera la Neuvache à mon arrivée. En effet, de nombreuses rivières du département sont brunes et le courant est soutenu en raison des pluies de la veille. 
En montant, j’aperçois de temps à autre la rivière, qui semble belle et claire… ouf !
Mais en arrivant en haut, je fais face une fois de plus à mon pire ennemi: le vent !
Il est encore plus puissant que l’année dernière lors de ma sortie, et je comprends rapidement après les premiers lancers que je vais devoir redescendre un peu, là où la rivière est plus encaissée, afin de pouvoir tenter de pêcher un peu mieux. 
Malheureusement, même s’il est moins puissant, le vent me rend toujours la tâche difficile, et je dois attendre les brèves accalmies pour poser correctement ma mouche. 
A force d’insister, je finirai par rentrer quelques poissons sur cette première journée. Mais je sais que je suis bien loin d’avoir exploité le potentiel de la rivière.
Il est 17 heures lorsque je décide de rejoindre le refuge, moment où le vent décide de monter encore un peu d’un cran. 
Les prévisions annoncent malheureusement une montée en puissance de celui-ci. Et après un repas en bonne compagnie, et une bonne nuit de sommeil, forcé de constater qu’elles ont vu juste. Dehors, ça souffle à décorner les bouquetins.
Une nouvelle fois, je décide de revoir mes plans. Il est inutile de s’acharner contre cet ennemi qui gagnera la partie à coup sûr. Je décide donc une fois le petit dej pris, de redescendre sur Valmeinier pour faire le point, et regarder ce qu’annonce la météo pour les prochains jours. 
Il n’y a plus vraiment de plan, et je décide de prendre la direction de la Vallée de la Clarée, là où j’avais prévu de pêcher cette superbe rivière durant deux journées. 
Après m’être fait dépouiller de 70 balles pour emprunter le tunnel du Fréjus (j’ai cru à une blague… mais non !), je profite de cette journée « off » pour explorer un peu les endroits repérés sur Maps et trouver le profil de rivière qui me plait.
Le cadre est magnifique et cette vallée est vraiment différente des autres, offrant des panoramas splendides. 

Après un repas à l’excellent « Un Brin Sauvage » (tu sais que j’aime te conseiller les bonnes adresses quand je voyage !), je parcours la vallée de haut en bas, et décide de me poser pour cette première nuit un peu en dessous de Névache. Je profite d’une heure pour tenter un premier coup de ligne sur celle qui va occuper mes pensées durant ces prochains jours. Je sens que trouver le code ne sera pas chose aisée, même si pour ce soir, elle m’a déjà livré l’un de ses trésors…

Jour 3:

Alors que les prévisions météo nous avait prévu un peu de répit jusqu’en ce dimanche après-midi, la pluie est finalement déjà présente depuis 6 heures ce matin… vraiment pas motivé à sortir du fourgon, mais faut bien se botter le cul !
Après une préparation tranquille le chat, je prends la direction de Névache, pour tenter une première approche sur la Clarée.
Je progresse sur le parcours, qui est un peu trop rapide à mon goût. Par endroit, c’est presque torrentueux. Après une première petite zébrée, je décide de remonter plus haut encore, pour trouver, paradoxalement, un profil de rivière un peu plus plat. 

Même si les coups me paraissent plus simples, la rivière a l’air vide. Aucune activité, un insecte ou l’autre est présent de façon épisodique. Même les postes où je parierais trouver des truites sont déserts. En insistant, je parviendrai à déclencher l’une ou l’autre touche. Pas si simple.

Je ne verrai en tout et pour tout que deux poissons gober sur la journée, l’un ayant été plus malin que moi, l’autre ayant terminé dans l’épuisette avant de retourner dans son élément. 
La pluie m’aura accompagné toute la journée, et c’est trempé, que je prendrai un petit réconfort à La fruitiere de nevache, où les propriétaires, bien que forts occupés, auront l’immense gentillesse de me servir une bonne bière locale et une tarte aux myrtilles délicieuse, alors que j’étais le seul client sur place. Merci pour votre professionnalisme, ça fait plaisir !
En rentrant au fourgon, j’ai enfin la chance de discuter avec un pêcheur local. Ce dernier m’indique que la pêche est terriblement compliquée depuis le coup d’eau de jeudi passé et la chute des températures. Il me confirme qu’à cette période, normalement, la Clarée, c’est quand même autre chose !
Me voilà quelque peu rassuré si je puis dire, je ne suis pas le seul élément en cause devant l’absence de résultats :)
J’ai profité d’une bonne heure d’observation en début de soirée sur la parcours qui coule où je passe la nuit. Changement de stratégie pour demain, on va tenter autre chose, en espérant cette fois faire un peu mieux qu’aujourd’hui !

Jour 4:

Il fallait changer quelque chose pour espérer craquer le code de la Clarée. Après une observation la veille en fin de journée de quelques poissons dans des zones plus profondes, je décidais te tenter une approche en nymphe au fil. 
Après 5 minutes de pêche, il semblait que l’option était la bonne, avec un poisson décroché, et un autre dans l’épuisette !
Le début de sortie sera très bon, avec plusieurs poissons au compteur. Rien de très gros, mais de l’activité jusqu’à midi. 
Comme quoi, cela valait la peine de se remettre en question, et ne pas insister bêtement en sèche. D’accord, ce n’est pas aussi sympa que la pêche en sèche, mais à un moment, on n’est pas là pour enfiler des perles.  
Ce n’est probablement pas un réel aperçu de ce que cette rivière peut offrir, mais j’ai le sentiment d’avoir pu sauver les meubles
J’arrêterai en début d’après-midi, tenu par le timing afin de rejoindre la dernière destination du séjour. 
Sur la route, la météo se gâte fortement. En passant par les cols du Lautaret et du Galibier, je perds des degrés aussi vite que je gagne en altitude. Au passage du mythique col, il pleut, le brouillard est intense, et la température n’affiche plus que 2 petits degrés 🥶 
En rejoignant mon spot pour la nuit, je me demande si j’ai fait le bon choix. Le temps est exécrable, et je croise les doigts pour que les prévisions soient justes pour le lendemain…

Jour 5:

Soulagement au réveil et à l’ouverture de la porte du fourgon. Plus de vent, plus de pluie, et à la place, un beau ciel bleu et un temps radieux. Un petit 4°C dans le fourgon me donne du mal à quitter la couette. 
J’entame une heure de randonnée pour attaquer la dernière destination du jour: le Lac des Cerces. 
Situé à un peu plus de 2400 mètres d’altitude, c’est la 3ème fois que je m’y rends. Le cadre est toujours aussi beau, et les nuages m’offriront un joli spectacle durant l’ascension. 
Sur place, tout est presque parfait. Pas un poil de vent, il fait bon, et le soleil se lève doucement sur le lac. Mais comme durant ce séjour, il faut toujours un « mais »… 
L’eau est laiteuse. Je ne l’ai jamais vue comme cela. Probable résultat des pluies de la nuit. Le repérage est très difficile, et je ne parviens pas à localiser le moindre poisson, à l’exception de milliers d’alevins sur les bords. Je ne verrai sur la journée, qu’un seul et unique gobage sur tout le lac. Quel contraste avec mes précédentes venues…
Le streamer ne sera pas parvenu à déclencher le moindre poisson.
Le vent ayant décidé de me tenir une nouvelle fois compagnie après midi, je déciderai malheureusement devant le manque flagrant d’activité de rester sur le seul capot du séjour. Mais dans ce cadre… est-ce vraiment dérangeant :) 
Le séjour se termine déjà. Il est temps de retrouver ma petite famille, et de renouer avec la civilisation. 
Comme à chaque fois, je garde de ces journées des souvenirs inoubliables, que je vous ferai partager bientôt en vidéo sur ma chaîne Youtube: Mon Carnet de Pêche :)